Les casques de sécurité au travail

Les casques de sécurité au travail 

Un casque de sécurité pour le travail en hauteur est obligatoirement constitué : 

- d’une coque résistante appelée la calotte, en matière plastique lisse et résistante. La calotte protège directement la tête de la chute d’objet en les déviant. Elle joue aussi un rôle d’amortissement. Elle doit également très bien résister aux agressions quotidiennes d’un casque sur un chantier. 

-d’un harnais constituant un système de maintien de la tête et/ou servant également à amortir un éventuel choc, qui est composé : 

     -d’un tour de tête qui va positionner la calotte sur la tête. 

     -d’un serre nuque qui permet l’ajustement de la tête. 

     -d’un bandeau anti-sueur souvent amovible et lavable 

     -de sangles d’amortissement ou d’un insert absorbant l’énergie d’un choc (appelé aussi calotin) 

     -d’une coiffe, c’est-à-dire les parties en contact avec la tête à l’exclusion du tour de tête et du serre nuque. 

-de 4 ancrages pour la jugulaire  

-éventuellement d’une jugulaire qui assure le maintien du casque sur la tête (non obligatoire selon la norme EN 397)  

-éventuellement d’orifices d’aération (facultatif sur la norme EN 397) ou de ventilation (obligatoire selon la norme EN 12492) 

La construction d’un casque de sécurité : 

Il existe globalement deux types de constructions des casques de sécurité :  

Une construction traditionnelle : une calotte épaisse et dure, un harnais intérieur composé de sangles qui, comme un harnais sont suspendues dans le casque, aident à amortir le choc et des garnitures de mousses pour le confort du port. 

Bénéfices :  

-excellente circulation de l’air, même sans ventilation ni aération de la calotte  

-très bonne résistance mécanique de la calotte, notamment aux coups répétés.  

VERTEX (2019) | Casque de protection - PETZL

  

Construction hybride : une calotte moins épaisse, donc plus légère et d’un insert composé le plus souvent en polystyrène pour absorber l’énergie et des garnitures de mousses pour le confort du port.  

Bénéfices :  

-casque de sécurité souvent léger  

-très bonne absorption des chocs  

Une image contenant habits, casque, coiffe, Équipement de protection individuelle

Description générée automatiquement

Les normes des casques de sécurité 

Les normes de casques les plus communes que l’on retrouve sur le marché (en dehors des normes pour les casques spéciaux) sont au nombre de deux. 

1-La norme EN 397 :  

« Casque de protection pour l’industrie initialement destiné pour protéger l’opérateur contre les chutes d’objet et ses conséquences ». 

2-La norme EN 12492 : 

« Casque d’alpiniste principalement destiné à protéger le sommet de la tête du porteur contre les risques inhérents à la pratique de l’alpinisme » (chute de pierre et/ou lors de la chute du porteur)  

A la vue de ces 2 normes on constate immédiatement qu’il n’y a actuellement pas de norme de casque pour les travaux en hauteur incluant une protection de la tête contre les chutes. 

C’est pourquoi certains fabricants ont développé des casques répondant à une norme et partiellement à une autre pour répondre le plus largement possible aux besoins de travaux en hauteur. Ainsi vous trouverez sur le marché des casques de sécurités spécialisés dans les travaux en hauteur ou l’élagage répondant à la norme EN 12492 mais incluant certaines exigences clefs de l’EN 397. Toutefois pour d’autres environnements de travail ce sera le contraire si la sécurité est meilleure. 

Il n’est pas toujours facile de décoder ces spécificités qui embarrassent parfois un peu plus le consommateur. Les conseillers techniques de L’équipeur et l’article que vous lisez actuellement pourront vous aider à y voir plus clair… 

1-Précisions sur la réglementation dès la mise à disposition d’EPI aux employés par leur employeur : 

« Art. R. 233-1   Le chef d'établissement doit mettre à la disposition des travailleurs les équipements de travail nécessaires, appropriés au travail à réaliser ou convenablement adaptés à cet effet, en vue de préserver la santé et la sécurité des travailleurs, conformément aux obligations définies par l'article L. 233-5-1 et aux prescriptions particulières édictées par les décrets prévus au 2o de l'article L. 231-2. 

 A cet effet, les équipements de travail doivent être choisis en fonction des conditions et des caractéristiques particulières du travail. En outre, le chef d'établissement doit tenir compte des caractéristiques de l'établissement susceptibles d'être à l'origine de risques lors de l'utilisation de ces équipements de travail. 

Lorsque les mesures prises en application des alinéas précédents ne peuvent pas être suffisantes pour assurer la sécurité et préserver la santé des travailleurs, le chef d'établissement doit prendre toutes autres mesures nécessaires à cet effet, en agissant notamment sur l'installation des équipements de travail, l'organisation du travail ou les procédés de travail… » 

« Article L4121-3   Modifié par LOI n°2021-1018 du 2 août 2021 - art. 3 

L'employeur, compte tenu de la nature des activités de l'établissement, évalue les risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, y compris dans le choix des procédés de fabrication, des équipements de travail, des substances ou préparations chimiques, dans l'aménagement ou le réaménagement des lieux de travail ou des installations, dans l'organisation du travail et dans la définition des postes de travail. Cette évaluation des risques tient compte de l'impact différencié de l'exposition au risque en fonction du sexe. 

A la suite de cette évaluation, l'employeur met en œuvre les actions de prévention ainsi que les méthodes de travail et de production garantissant un meilleur niveau de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. Il intègre ces actions et ces méthodes dans l'ensemble des activités de l'établissement et à tous les niveaux de l'encadrement. 

Lorsque les documents prévus pour l'application du présent article doivent faire l'objet d'une mise à jour, celle-ci peut être moins fréquente dans les entreprises de moins de onze salariés, sous réserve que soit garanti un niveau équivalent de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat après avis des organisations professionnelles concernées. 

Par conséquent c’est l’employeur qui après avoir évalué les risques au travail doit fournir les EPI les plus adaptés pour garantir la sécurité de ses employés. 

Il choisira donc le casque le plus adapté au travail à réaliser. 

Par exemple : 

Il semble admis qu’en élagage, les casques les plus communément utilisés par les élagueurs/grimpeurs sont les casques normés EN 12492. L’homme de pied quant à lui, pourra avoir un casque normé EN 397. 

Pour y voir plus clair, voici les essais effectués par chacune des normes : 

Comment sont testées les casques selon la norme EN 397 ? 

    « Casque de protection pour l’industrie initialement destiné pour protéger l’opérateur contre les      chutes d’objet et ses conséquences ». 

La norme EN 397 possède 2 volets : un volet avec les exigences minimums et obligatoires, et un second volet avec des exigences facultatives qui viennent compléter et améliorer les performances du casque. 

Nous ne citerons que les essais les plus emblématiques de la norme, afin de mieux comprendre et comparer les exigences entre la norme EN 397 et la norme 12492. Pour plus de précisions consultez la norme EN 397. 

 Volet1-Exigences minimums obligatoires : 

La jugulaire :  

La jugulaire, n’est pas obligatoire, mais la présence des ancrages l’est. 

Quand il y a une jugulaire cette dernière doit avoir une résistance minimum de 15kg et maximum de 25 kg + une largeur de 10mm minimum. 

Cette résistance peut sembler faible, mais elle est prévue pour s’arracher en cas de coincement de la tête, dans les structures métalliques du chantier par exemple. 

Orifices d’aération : 

Si la calotte est pourvue d’orifices d’aération, ces dernières devront être de 1,5cm² au minimum et de 4.5 cm² au maximum. Des volets pourront être éventuellement mis en place pour les obturer. 

L’espace libre vertical interne : 

C’est l’espace mesuré entre la fausse tête du mannequin des tests et l’extérieur de la coque en présence de la coiffe et sans la coiffe mais en gardant l’insert de protection en place. Cet espace doit être au maximum de 25mm. 

Mesure de la résistance à la pénétration : 

C’est le test qui permet de s’assurer que la chute d’un objet ne pénètre pas le casque. 

Comment est mesuré la résistance à la pénétration ? 

Une masse conique de 3kg est lâchée d’une hauteur de 1 mètre. 
Ni la masse ni le casque ne doivent avoir touchés la tête du mannequin/test. 

Mesure de l’absorption de choc vertical : 

C’est le test qui permet de protéger le porteur du casque du choc de la chute d’un objet. 

Comment est mesurée l’absorption de choc vertical ? 

Une masse arrondie de 5kg est lâchée d’une hauteur de 1 mètre. 
Le choc maximum mesuré sur la tête du mannequin/test ne doit pas être supérieur à 5kN. 

Mesure de la résistance à la flamme : 

C’est le test qui permet de mesurer que la calotte ne brûle pas. 

Comment est mesurée la résistance à la flamme ? 

Une flamme de 45mm de long est en contacte pendant 10 secondes à 45° avec la verticale sur un casque retourné et sur un espace situé entre 50mm et 100mm du sommet. 

La calotte ne doit pas s’enflammer 5 secondes après le retrait de la flamme. 

Volet 2-Exigences facultatives : 

Résistance aux très basses températures :  

Le fabricant peut demander un essai de résistance, soit à -20°C, soit à -30°C. 

Le résultat positif de cet essai doit être signalé sur le casque via une étiquette ou moulé directement dessus. 

Résistance aux très hautes températures : 

Le casque doit être capable de résister à une température de +150°C. 

Le résultat positif de cet essai doit être signalé sur le casque via une étiquette ou moulé directement dessus. 

Résistance aux chocs électriques : 

L’objectif est de préserver l’opérateur d’un choc électrique lors d’un contact du casque avec un conducteur électrique d’une tension maximum de  440 V. 

Le courant de fuite ne devra pas atteindre 1.2mA. 

Tout casque muni d’orifices d’aération ne pourra pas répondre à cette exigence. 

Le résultat positif de cet essai doit être signalé sur le casque via une étiquette ou moulé directement dessus.  

Résistance à la déformation latérale : 

Le résultat positif de cet essai doit être signalé sur le casque via une étiquette ou moulé directement dessus. 

Attention cet essai n’est pas la mesure d’absorption d’un choc latérale en cas de chute. 

 Comment est mesurée la résistance à la déformation ? 

Une force allant de 30 N, jusqu’à 430 N est appliquée latéralement, puis cette force maximum est maintenue pendant 30s sur le casque. 
La déformation ne doit pas excéder 40mm et la déformation résiduelle 15mm 

Le résultat positif de cet essai doit être signalé sur le casque via une étiquette ou moulé directement dessus. 

Résistance à la projection de métal en fusion : 

Cet essai mesure la résistance du casque à la brûlure du métal en fusion (lors de soudure, ou travaux à la disqueuse par exemple). 

Comment est mesurée la résistance à la projection de métal en fusion ? 

On va verser 150g de métal en fusion au sommet du casque dans un espace circulaire de 100mm de diamètre. La calotte ne doit pas être perforée par le métal, ni déformée de plus de 10mm encore moins brulée avec la présence de flamme. 

Le résultat positif de cet essai doit être signalé sur le casque via une étiquette ou moulé directement dessus. 

Selon le type d’essai de la norme EN 397 et en dehors des essais facultatifs de haute et très basse température, le conditionnement du casque sera au maximum de +50° et au minimum de -10° (pour plus de détails consultez la norme EN 397). 

Exigences de marquages sur le casque normé EN 397 : 

Si le casque est conforme aux exigences obligatoires sont marquage (sur le casque et la notice) devra être :  

CE EN 397 :2012+A12012. 

Si le casque répond à certaines exigences facultatives, le casque devra posséder les marquages suivants sur une étiquette ou un moulés directement : 

Exigences facultatives                   Marquage 

Très basse température :                 – 20 °C ou – 30 °C, selon le cas 

Très haute température :                 + 150 °C 

Isolement électrique :                         440 V C.A. 

Déformation latérale :                          LD 

Projection de métal en fusion :         MM 

Le plus souvent on trouvera aussi cette codification sur la notice d’emploi. 

Comment sont testées les casques selon la norme EN 12492 ? 

La norme EN 12492 contrairement à la norme EN 397, ne possède pas d’exigences facultatives. 

Par conséquent, toutes les exigences minimums sont obligatoires.  

Nous ne citerons que les essais les plus emblématiques de la norme, afin de mieux comprendre et comparer les exigences entre la norme EN 397 et la norme 12492. Pour plus de précisions consultez la norme EN 12492. 

Exigences minimums obligatoires : 

La jugulaire :  

La jugulaire est obligatoire et doit avoir une résistance minimum de 50kg, alors qu'elle est de 15kg mini et 25kg maxi pour la norme EN 397. Le principe de cette norme et cette résistance de 50Kg est d’éviter absolument de perdre son casque comme lors d’une chute de faible hauteur ou une chute sur un chemin d’approche très pentu en montagne ou dans un escalier etc ...   

Orifices d’aération :  

Une ventilation est obligatoire sur le casque normé EN 12492, les orifices devront avoir une surface totale minimum de 4cm². A l’inverse, l’aération est limitée à 4.5 cm² seulement pour la norme EN 397. 

L’espace libre vertical interne : 

C’est l’espace mesuré entre la fausse tête du mannequin/test et l’extérieur de la coque en présence de la coiffe et sans la coiffe, mais en gardant l’insert de protection en place. Cet essai n’est pas exigé pour la norme EN 12492, alors que cet espace doit être au maximum de 25mm pour l’EN 397. 

Mesure de l’absorption de choc vertical, qui dans le cas de la norme EN 12492 est complétée d’une mesure de choc frontal, dorsal et latéral : 

C’est le test qui permet de protéger l’opérateur, du choc de la chute d’une pierre ou d’un objet sur le sommet du casque mais aussi à sa périphérie lors d’une chute.  

Comment est mesurée l’absorption de choc vertical, dorsal, latéral et frontal ? 

Pour la mesure d’absorption de choc vertical, une masse arrondie de 5kg est lâchée d’une hauteur de 2 mètres (1m  seulement pour l’EN 397). 

Le choc maximum mesuré sur la tête du mannequin/test ne doit pas être supérieur à 10kN (5 kN pour l’EN 397).  

Pour la mesure d’absorption des chocs latéraux, on utilise la même masse mais cette fois lâchée d’une hauteur de 50cm. Le choc maximum mesuré sur la tête du mannequin/test ne doit pas être supérieur à 10kN (ce test n’est pas exigé dans l’EN 397).  

Mesure de la résistance à la pénétration : 

C’est le test qui permet de s’assurer que la chute d’un objet ou d’une pierre ne pénètre pas le casque. 

Comment est mesuré la résistance à la pénétration ? 

Une masse conique de 3kg est lâchée d’une hauteur de 1 mètre. On réalise l’essai à 2 reprises à une distance l’un de l’autre d’au moins 5cm. (c’est une seule fois pour la norme EN 397). 

Ni la masse ni le casque ne doivent avoir touchés la tête du mannequin/test. 

Mesure du système de rétention : 

C’est un essai qui n’existe pas dans la norme EN 397 et qui vérifie dans les conditions du test que le casque ne peut pas s’arracher. Cet essai simule l’éventuel arrachage d’un casque lors d’une chute. 

Comment est mesuré le système de rétention ? 

Une masse de 10kg est crocheté à l’arrière du casque via une poulie positionné au-dessus de l’avant du casque. La masse est lâchée d’une hauteur de 175mm. Le casque ne doit pas s’arracher. 

Selon le type d’essai de la norme EN 12492, le conditionnement du casque sera au maximum de +35° et au minimum de -20° (pour plus de détails consultez la norme EN 12492). 

Exigences de marquages sur le casque normé EN 12492 : 

-Le nom du fabricant 

-le nom du modèle 

-EN 12492 : 2000 

-année et mois de fabrication 

-taille du casque en cm 

-CE 

Conclusions : 

En conclusion, les essais des 2 normes sont complémentaires. 

Par exemple, les fabricants ont su développer des casques EN 397 + ses exigences facultatives, mais avec une jugulaire qui peut passer d’une résistance 25kg (En 397) à 50kg (norme 12492) avec une action du porteur qui souvent doit positionner un curseur sur la jugulaire en fonction de ses exigeances.  

Ainsi, si le risque de chute est jugé par l’employeur plus important que le risque d’étranglement par le casque coincé dans la structure, il pourra protéger au mieux son employé en positionnant la jugulaire sur la version 50Kg / EN 12492. 

A l’inverse, si malgré le risque de chute, le risque de choc électrique est plus important, l’employeur pourra imposer un casque EN 397 pourvu de l’exigence facultative d’isolement électrique 440v (certains casques pourront avoir en plus une jugulaire positionnable sur 50kg pour meilleur tenue lors d’une chute). Ce sera la même réflexion en cas de de métal en fusion à proximité… 

Mais il existe aussi des casques possédant réellement les 2 normes !  

La ventilation obligatoire dans la norme EN 12492 peut être obstruée grâce à des volets mobiles, la jugulaire permet de passer d’une résistance à une autre… Ainsi on peut bénéficier du meilleur des 2 normes à l’exception de l’exigence facultative de la protection électrique. 

Les casques spécialisés : 

Ce sont des casques notamment pour les électriciens qui les isolent d’un choc électrique allant jusqu’à 1000 Volts en courant alternatif et 1500 Volts en courant continu. Cette norme est la norme EN 50365. Cette norme est basée sur la norme EN 397 mais avec un test de protection électrique renforcé. 

ATTENTION : le résumé de cette norme ne contient pas tous les détails de la norme. 

C’est une simplification des principaux essais et exigences de la norme. 

Pour plus de précisions et informations consultez la norme directement auprès de l’AFNOR. 

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