Mieux comprendre la norme EN 397 : Norme pour les casques de protection à usage industriel

EN 397 : Norme pour les casques de protection à usage industriel

La norme EN 397 est la norme européenne de référence pour les casques de protection destinés aux environnements industriels. Elle définit les exigences minimales en matière de résistance aux chocs, à la pénétration, à la chaleur, ainsi que les performances optionnelles (très basses températures, déformation latérale, isolation électrique…).

Indispensable dans les secteurs du BTP, des travaux publics, de l'industrie manufacturière ou de l’entretien, cette norme encadre les casques que portent quotidiennement des millions de travailleurs.

Retrouvez ici toute l'expertise synthétique de l'équipeur sur son application

Utilisation des casques EN 397

Définition de la norme EN 397 : 2013

«La présente Norme européenne précise les exigences physiques et de performance, les méthodes d'essai et les exigences de marquage pour les casques de protection pour l'industrie. Les exigences obligatoires s'appliquent aux casques d'utilisation générale dans l'industrie. D'autres exigences de performance supplémentaires facultatives ne sont applicables que lorsqu'elles sont spécifiquement revendiquées par le fabricant de casque. Les casques de protection pour l'industrie sont initialement destinés à protéger le porteur contre les chutes d'objet et les blessures à la tête et traumatismes crâniens consécutifs.» 

La norme EN 397 a pour but d’assurer une protection de la tête efficace dans des environnements de travail classiques, notamment contre les chutes d’objets et les chocs verticaux. Elle ne couvre pas les impacts latéraux ni les scénarios de chute en hauteur.

Objectifs clés de la norme

  • Limiter la transmission d’énergie en cas de choc vertical.
  • Résister à la pénétration d’objets pointus ou tranchants tombant verticalement.
  • Garantir un niveau de confort minimal : jugulaire détachable, aération, réglage.
  • Encadrer les caractéristiques physiques du casque : résistance thermique, vieillissement, solidité des matériaux.
  • Proposer des performances optionnelles pour des environnements spécifiques :
    • Très basses températures (–20 °C ou –30 °C)
    • Déformation latérale (LD)
    • Résistance aux flammes
    • Isolation électrique (440 V a.c.)

Utilisation des casques EN 397

La norme EN 397 s’applique aux casques utilisés dans les environnements industriels classiques, là où le risque principal est celui de la chute d’objets. Elle concerne notamment :

  • Le BTP et la construction
  • Les usines et zones de production
  • Les travaux publics et voiries
  • Les chantiers de maintenance industrielle
  • Les entrepôts logistiques
  • Certaines zones ATEX ou électriques avec option spécifique

Elle ne convient pas :

  • Aux travaux en hauteur avec risque de chute (préférer EN 12492 ou EN 14052)
  • Aux sports ou à l’alpinisme
  • Aux travaux sur corde

Exigences de la norme EN 397

Certaines exigences sont obligatoires :  

  • Résistance de la jugulaire entre 15 kg et 25 kg maximum 
  • Résistance à la pénétration et au choc vertical 
  • Résistance à la flamme 

D’autres sont facultatives : 

  • Résistance aux très basses et très hautes températures 
  • Résistance aux chocs électriques 
  • Résistance à la déformation latérale 
  • Résistance à la projection du métal en fusion 

La norme EN 397 possède donc 2 volets :  

  • Un premier volet définissant les exigences minimales et obligatoires. 
  •  Un second volet incluant des exigences facultatives visant à compléter et améliorer les performances du casque. 

Nous allons aborder les tests les plus emblématiques de cette norme afin de mieux comprendre ses exigences et les comparer à celles de la norme 12492. Pour plus de précisions, il est recommandé de consulter directement la norme EN 397. 

 

Exigences minimales obligatoires de la norme EN 397

La jugulaire :

La jugulaire, n’est pas obligatoire, contrairement à la présence des ancrages qui, eux, le sont. 

Lorsqu’un casque est équipé d’une jugulaire, cette dernière doit avoir une résistance comprise entre 15 kg minimum et 25 kg maximum, avec une largeur d’au moins 10 mm. 

Cette résistance peut sembler faible mais elle est conçue pour s’arracher en cas de coincement de la tête, notamment dans les structures métalliques des chantiers. 

À titre de comparaison, la norme EN 12492 impose une résistance minimale de 50 kg.  

Orifices d’aération :

Si la calotte du casque est dotée d’orifices d’aération, ceux-ci doivent mesurer entre 1,5cm² et de 4,5 cm².

Des volets pourront être éventuellement mis en place pour les obturer. 

L’espace libre vertical interne :

Il s’agit de l’espace mesuré entre la fausse tête du mannequin de test et l’extérieur de la coque, en présence de la coiffe mais aussi sans la coiffe, tout en gardant l’insert de protection en place.

Cet espace ne doit pas dépasser 25 mm. 

Mesure de l’absorption de choc vertical :

Ce test permet de vérifier qu’un objet en chute libre ne traverse pas le casque, garantissant ainsi une protection efficace contre les impacts. 

Comment est mesurée l’absorption des chocs verticaux ?

Ce test évalue la capacité du casque à empêcher la pénétration d'objets en chute libre. 

  • Une masse conique (pointue) de 3 kg est lâchée d’une hauteur d’1 mètre. 

Ni la masse, ni le casque ne doivent toucher la tête du mannequin de test. 

Mesure de la résistance à la flamme :

Ce test permet de vérifier que la calotte ne brûle pas.

Comment est mesurée la résistance à la flamme ?

  • Une flamme de 45 mm de long est en contact pendant 10 secondes, inclinée à 45° par rapport à la verticale 
  • L’essai est réalisé sur un casque retourné et sur un espace situé entre 50 mm et 100 mm du sommet.

Après le retrait de la flamme, La calotte ne doit pas s’enflammer dans les 5 secondes suivantes.

Mesure de l’absorption de choc vertical :

Comment est mesurée la résistance à la pénétration ?

  • On utilise une masse arrondie de 5 kg
  • Elle est lâchée d’une hauteur de 1 mètre.

Le choc maximum mesuré sur la tête du mannequin de test ne doit pas dépasser 5 kN.

Exigences minimales facultatives de la norme EN 397

Cet essai, absent dans la norme EN 397, permet de vérifier que le casque reste bien en place et ne s’arrache pas dans les conditions du test. Cet essai simule l’éventuel arrachage d’un casque lors d’une chute.

Résistance aux très basses températures

La norme EN 397, qui encadre les exigences des casques de protection pour l’industrie, prévoit des tests spécifiques pour garantir leur résistance aux très basses températures. Ces essais sont cruciaux pour les travailleurs exposés à des environnements froids extrêmes, notamment en altitude ou en conditions hivernales sévères.

Lors de ces tests, les casques sont conditionnés pendant plusieurs heures à une température pouvant descendre jusqu’à -20 °C, voire -30 °C pour les modèles revendiquant cette performance accrue. Une fois refroidis, ils subissent des essais de résistance aux chocs et de pénétration, identiques à ceux réalisés à température ambiante. Le casque ne doit ni se fissurer, ni céder sous l’impact, assurant ainsi une protection efficace même par grand froid.

La mention "-20°C" ou "-30°C" figure clairement sur le casque s’il a passé avec succès ces tests. Cette indication permet à l’utilisateur de choisir un équipement réellement adapté aux conditions climatiques extrêmes.

Résistance aux très hautes températures 

La norme EN 397 prévoit des tests de résistance à la chaleur élevée pour s'assurer que les casques de protection restent efficaces même dans des environnements à températures extrêmes. Ces essais visent à garantir la tenue mécanique du casque en cas d’exposition à une chaleur pouvant atteindre +150 °C.

Le casque est placé dans une enceinte chauffée à cette température pendant une période définie, généralement 15 minutes. Il subit ensuite des tests de choc et de déformation, pour vérifier que ses performances ne sont pas altérées par la chaleur. Aucun matériau ne doit fondre, couler ou s’enflammer, et la coque doit continuer à offrir une protection optimale contre les impacts.

Lorsqu’un casque satisfait à cette exigence, la mention "+150°C" est apposée sur le produit. Cette indication est essentielle pour les professionnels exposés à la chaleur, comme dans les secteurs de la métallurgie, de la fonderie ou des environnements industriels à haute température.

Résistance aux chocs électriques

La norme EN 397 inclut en option des tests de résistance aux chocs électriques, destinés aux casques offrant une protection contre les tensions accidentelles en environnement basse tension. Ces essais ne sont pas obligatoires pour tous les casques, mais sont requis pour ceux revendiquant cette propriété spécifique.

Le test consiste à immerger partiellement le casque dans de l’eau, puis à lui appliquer une tension alternative de 440 V. Le courant de fuite mesuré ne doit pas dépasser une valeur limite, garantissant ainsi que l’utilisateur est protégé contre une électrisation accidentelle dans des conditions normales d’usage.

Les casques ayant passé ce test portent l’indication "440 V a.c.", clairement visible sur la coque. Ils sont recommandés pour les électriciens, techniciens de maintenance et opérateurs travaillant à proximité d’installations sous tension, sans se substituer aux protections spécifiques exigées par d'autres normes (comme l’EN 50365 pour les casques isolants pour usages en basse tension).

Résistance à la déformation latérale

La norme EN 397 propose un test optionnel de déformation latérale pour les casques conçus afin de résister à des pressions transversales, comme celles rencontrées dans les environnements confinés ou à risque d’écrasement latéral (tunnels, tranchées, espaces industriels étroits).

Ce test consiste à appliquer une pression progressive sur les côtés du casque, en mesurant la déformation de la calotte. On applique dont une force progressive, allant de 30 N à 430 N, latéralement sur le casque. Cette force maximale est maintenue pendant 30 secondes. 

Pour être conforme, la déformation maximale ne doit pas dépasser 40 mm, et le casque doit retrouver une partie de sa forme initiale une fois la contrainte relâchée. Cela garantit une résistance mécanique et une protection de la tête en cas d’écrasement latéral.

Résistance à la projection de métal en fusion

La norme EN 397 prévoit un test optionnel de résistance à la projection de métal en fusion, conçu pour évaluer la capacité d’un casque à protéger son porteur contre des éclaboussures de métal en fusion — un risque fréquent dans les métiers de la métallurgie, de la fonderie ou du soudage intensif.

Pour ce test, une petite quantité de métal fondu à haute température (généralement de l'aluminium) est versée sur la calotte du casque. Celui-ci doit empêcher la pénétration du métal et ne pas s’enflammer, fondre, ni transmettre une chaleur excessive à l'intérieur du casque. Il ne doit pas non plus présenter de déformation critique compromettant sa fonction de protection.

On verse 150 g de métal en fusion sur le sommet du casque dans un espace circulaire de 100 mm de diamètre. 

Pour être conforme, la calotte ne doit être ni perforée par le métal, ni se déformer de plus de 10 mm et encore moins être brûlée par la flamme. 

Les casques qui réussissent ce test portent la mention "MM" (Molten Metal), clairement visible.

Ce marquage est un critère indispensable pour les environnements de travail exposés à des risques thermiques sévères et à des projections de liquides en fusion.

Exigences de marquages sur le casque normé EN 397

Si le casque est conforme aux exigences obligatoires, il doit être marqué comme suit, sur le casque et sur la notice :  

CE EN 397 : 2012 + A12012.

Si le casque satisfait également à certaines exigences facultatives, des marquages supplémentaires doivent être apposés sous forme d’étiquette ou être moulés directement sur le casque : 

Exigences facultatives Marquage
Très basse température– 20 °C ou – 30 °C (selon le cas)
Très haute température+ 150 °C
Isolement électrique440 V C.A.
Déformation latérale LD
Projection de métal en fusionMM

Le plus souvent, on trouvera aussi cette codification sur la notice d’emploi. 

La norme EN 397, un socle indispensable pour la sécurité au travail

Dans l’univers du BTP, de l’industrie ou des travaux publics, le casque de protection conforme à la norme EN 397 reste un élément fondamental de la sécurité individuelle. Il ne s’agit pas seulement de cocher une case réglementaire, mais bien de protéger efficacement contre les chocs verticaux, les chutes d’objets et les conditions thermiques standards du terrain.

Choisir un casque certifié EN 397, c’est garantir à ses équipes un niveau de protection éprouvé, reconnu au niveau européen, et souvent modulable grâce à des performances optionnelles (basses températures, déformation latérale, isolation électrique…).

Enfin, il est essentiel de rappeler que ce casque doit être utilisé dans le bon contexte : si le risque de chute est présent (cordistes, élagueurs, secours, etc.), d’autres normes comme l’EN 12492 ou l’EN 14052 seront plus adaptées.

? En résumé : la norme EN 397 reste la référence incontournable pour toute activité industrielle ou de chantier où la sécurité commence… par la tête.

ATTENTION : le résumé de cette norme ne contient pas tous les détails de la norme. 

C’est une simplification des principaux essais et exigences de la norme. 

Pour plus de précisions et d’informations, consultez la norme directement auprès de l’AFNOR. 

Produit ajouté aux favoris
Produit ajouté au comparateur.