ANTICHUTES À RAPPEL AUTOMATIQUE

Comprendre pour choisir son antichute à rappel automatique pour le travail en hauteur
Généralités sur les Antichute à Rappel Automatique "ARA".
Il porte aussi d’autres noms comme, « stop chute enrouleur » ou encore « Stop chute automatique autobloquant », « Enrouleur à rappel automatique », « Longe rétractable » ou simplement « ARA ».
La norme des ARA était l’EN 360 : 2002 mais en décembre 2023, la nouvelle norme EN 360 : 2023 a été publiée. Les fabricants auront normalement jusqu’à juin 2025 pour adapter leurs appareils à cette nouvelle norme. Dans cet article c’est la norme la plus récente qui servira de référence. Il est à noter qu’une norme n’est pas rétroactive et que vous pourrez continuer à utiliser vos anciens appareils EN360, sous réserve de contrôle annuel règlementaire favorable.
Utilisés pour la sécurité des utilisateurs pour qui il existe un risque de chute, ce type de matériel est définissable comme une longe antichute en câble ou en sangle qui se règlera seule et automatiquement à la bonne longueur, permettant ainsi de ne pas avoir à gérer le positionnement de son système d’arrêt de chute. En effet, l’antichute à rappel automatique va suivre automatiquement (comme son nom l’indique) l’intervenant en travail en hauteur dans les limites de la longueur du câble en acier galvanisé, inoxydable ou en sangle (modèle NCS7HO de chez Neofeu).
Ce système antichute très répandu est très adapté pour la sécurité du travail en hauteur sur toiture inclinée ou plate, sur les quais de dépotage ou encore en industrie grâce à son faible tirant d’air permettant un arrêt de chute quasiment instantané.
Le boitier d’un antichute à rappel automatique peut être en plastique, aluminium, ou encore en acier.
Tous les antichutes à rappel automatique doivent posséder au minimum un indicateur de chute qui préviendra toute surcharge subie par l’appareil.
Comme cet appareil est un système d’arrêt de chute, il possède à l’intérieur ou à l’extérieur un élément de dissipation d’énergie afin d’absorber la force cinétique d’une éventuelle chute et garantir que le choc sur l’opérateur ne dépasse pas 6 kN (600kg).
La plupart du temps, il est vendu avec un connecteur à chaque extrémité. Ces connecteurs peuvent être de tous types et formes (MGO, Hook…), de toutes matières (acier, aluminium), mais dans tous les cas ils doivent respecter la norme des connecteurs EN 362 et doivent au minimum avoir un système de verrouillage double action.
Le fabricant a la possibilité de normer son appareil soit avec le boitier fixé sur la structure, soit avec le boitier fixé directement sur le harnais de l’opérateur.
Un pictogramme sur l’appareil indiquera obligatoirement les différentes utilisations possibles.
De même, quand l’appareil est positionnable directement sur l’opérateur signifie souvent qu’il est utilisable et positionnable au maximum vers le bas au niveau des pieds : un pictogramme sur l’appareil vous indique obligatoirement les différentes utilisations possibles.
L’utilisation d’un ARA double avec 2 longes dans des boitiers séparés ou non, est particulièrement adapté comme longe sur une ligne de vie horizontale pour les passages des points de reprises intermédiaires mais aussi pouvoir évoluer sur échelle fixe, dans une structure métallique ou un échafaudage et pouvoir faire des progressions sans jamais se détacher. Dans ces cas la longueur d’un ARA déployé ne dépassera pas 2.5m.
Les antichutes à rappel automatique sont toutefois initialement et communément utilisés pour la sécurité des utilisateurs pour qui il existe un risque de chute verticale avec l’ARA positionné au-dessus de l’opérateur. Par exemple il est commun de laisser un antichute sur une ligne de vie en rail EN795D pour travailler sur le dessus d’un véhicule. Pour ce type d’usage, l’antichute à rappel automatique est utilisé verticalement et il sera possible de positionner l’ ARA au-dessus de l’opérateur à l’aide d’une perche de type « perche télescopique hauteur de travail 8,90m - L'ÉQUIPEUR® », s’il est léger et / donc pas trop éloigné du sol (à 8 mètres maximum comme le « Antichute à rappel auto, sangle, Snaphook alu, - EAGLE EDGE - NEOFEU® 1,8Kg »).
Si le stop chute automatique est déjà en place sur son point d’ancrage normé EN 795, il est le plus souvent équipé d’une cordelette permettant depuis le bas de déployer le système flexible en câble ou sangle, afin de le connecter sur son harnais antichute EN 361 avant de commencer à travailler en hauteur à l’aplomb de l’équipement. Des tolérances de l’angle de travail de la longe avec la verticale vraie peuvent être fournies par le fabricant et sont toujours indiquées par un pictogramme sur l’appareil (souvent 30°).
Certains antichutes à rappel automatique peuvent être utilisés autrement que positionnés au-dessus de sa tête / verticalement, même si cela reste l’utilisation idéale évitant les effets pendulaires ou facteurs de chute.
La norme EN 360 : 2023 prévoit que le fabricant peut faire homologuer ses appareils pour répondre à d’autres exigences importantes et qui seront mentionnées par pictogrammes sur l’appareil et la notice :
- Utilisation inclinée ; avec l’angle maximal par rapport à la verticale vraie mentionné par le fabricant (ne pouvant pas dépasser 45° et très généralement indiqué pour 30° ou 40°).
- Utilisation horizontale ; ou avec angle de la longe par rapport à la verticale vraie supérieur à 45°, déportée ou non et avec effort par-dessus une arête d’un rayon r=0,5mm (appelée communément « Edge » ou « Sharp Edge »).
- Utilisation avec fixation au niveau des pieds dans une application verticale (appelée communément « Facteur 2 »).
- Utilisation dans une PEMP avec effort de chute réduit à 3Kn (appelée communément longe de nacelle ; double sharp-edge).
- Utilisation possible du ARA en duo (appelée communément ARA longe double).
Homologation pour application horizontale avec ou sans déport latéral :
Ce test permet d’homologuer la sécurité d’un opérateur qui travaillerait sur une surface horizontale plane sans garde-corps périphérique avec sa longe en position horizontale. Dans l’exemple typique d’un toit terrasse ou le risque le plus grand est la chute du côté façade avec un risque de couper la longe de l’enrouleur sur l’acrotère, le pictogramme homologuant la possibilité d’une telle utilisation est obligatoire.
L’ARA voulant répondre à cette exigence de la norme EN 360 : 2023 devra résister à une chute avec une masse de 100kg minimum sur une arête métallique de 0.5mm de rayon et de 10mm d’épaisseur. Un second essai devra être effectué avec un déport latéral de 1.5m ou 45° et par conséquent la longe, en plus de chuter avec une masse, va frotter le long de l’arête et devra résister.
Les conditions particulières de ces essais améliorent la résistance des antichute à enrouleur sur arêtes mais dans les limites de ces essais particuliers, consultez bien la notice d’emploi du fabricant avant usage.
Fixation au niveau des pieds dans une application verticale, appelé communément « Facteur 2 ».
Ce test permet de sécuriser un opérateur qui chuterait dans le vide alors que son ARA serait connecté à ces pieds. L’absorbeur d’énergie intégré à l’antichute spécialement développé pour ce risque, permettra d’absorber l’énergie de la chute en facteur 2 (la chute la plus dangereuse) et limitera la force de freinage à 6kN (600kg) préservant ainsi l’intégrité physique de l’opérateur.
L’opérateur ne devra s’éloigner que de peu de la verticale entre lui et le point d’ancrage de l’ARA.
Dans tous les cas, consultez bien la notice d’emploi du fabricant avant usage.
Critères de choix pour votre antichute à rappel automatique :
Quelle longueur de longe choisir ?
C’est le critère de choix le plus important car il va conditionner votre capacité à évoluer librement ou à limiter votre zone de travail.
Cependant prendre une longe très longue pour tous les chantiers n’est pas toujours judicieux car le poids des stops chute trop longs peut être rédhibitoire à utiliser ? Des ARA peuvent peser 1 kg et jusqu’à 38kg pour le fameux IKAR 65m BOIK_A0035 avec boitier et mousquetons aluminium…en stock chez L’équipeur.
Équipement en câble ou sangle ?
Comparer bien le poids de l’ensemble avant achat sur notre « comparateur ARA », puisque les enrouleurs automatiques à sangle ne sont pas toujours plus légers que le câble. Tout dépendra du poids/type de carter.
On pourrait croire que les enrouleurs en câble sont plus solides que les sangles, mais dans les 2 cas ils ont passé avec succès les différents tests et évidement ils sont amenés à être normés EN 360 : 2023 prochainement.
Quels connecteurs ?
Les antichute à rappel automatique ont 2 mousquetons, celui fixé sur le boitier et l’autre à l’extrémité de la longe rétractable.
Dans les 2 cas, ils doivent être normés EN 362 et posséder au minimum un verrouillage double action.
Il est important de choisir les mousquetons le mieux adaptés à votre usage.
Si vous évoluez dans une structure métallique, on privilégiera des MGO dont la largeur de l’ouverture sera adaptée à la taille des poutrelles (41 HWB de chez IKAR). Attention, même si un MGO acier est plus durable, il est aussi beaucoup plus lourd qu’un modèle en aluminium.
Les crochets peuvent également convenir pour se connecter directement sur un point d’ancrage, il existe de nombreux modèles vendus chez L’équipeur.
Quel boitier pour son ARA (ou compartiment, coque, caisson, ou encore carter) ?
Certains boitiers peuvent être assez fragiles pour réduire le poids de l’ARA et d’autres, souvent en tôle acier ou fonte d’aluminium seront extrêmement renforcés mais d’un poids plus important.
Il est aussi à noter qu’un carter renforcé va alourdir l’appareil mais ne pas empêcher que ce dernier ne tape sur la structure durant vos déplacements. Son poids plus important risque de l’endommager lui ou même la structure dans certaines configurations.
On préférera des protections à rajouter par-dessus l’antichute à rappel automatique (Housse PVC L’eekhorn)
Certains de ces protections vont même avoir un système d’anneau circulaire périphérique, permettant au stop-chute de rouler sur la structure au gré de vos déplacements comme la MSA V-Edge SRL.
Le choix d’un matériel approprié dépendra donc uniquement de son utilisation : demandez conseils à nos conseillers techniques chez L’équipeur.
Résistance « facteur 2 », « Edge » ou ARA double ?
Une fois de plus c’est l’analyse du risque qui donner la réponse. Clairement si vous évoluez sur des bordures, ou si vous devez progresser sur des structures type pylône ou échafaudage, ces avancées technologiques sont un vrai plus pour votre sécurité.
Certains antichutes à rappel automatique à récupération possèdent la capacité d’aider au sauvetage si l’opérateur est blessé.
Soit le stop-chute possède une poignée et le secouriste peur débrayer l’appareil et, un peu comme un treuil à manivelle, il fait descendre ou remonter la victime (modèle 41-HRA chez IKAR).
Soit l’équipement est auto-évacuateur et une fois la chute enrayée, il descend seul la victime au sol sans intervention de personne comme l’IKAR-42-HAS mais attention à l’environnement à l’aplomb de l’évacuateur de secours EN 341 car si l’évacuation est automatique après la chute, rien ne doit entraver la descente automatique et à vitesse régulée du travailleur au risque de créer un danger supplémentaire.